La toxoplasmose est une infection parasitaire, présente partout dans le monde, due au protozoaire (organisme unicellulaire) Toxoplasma gondii – du grec toxon, « arc », et plasma, « forme » à cause de sa forme –, dont l’hôte définitif est un félidé.
Elle se contracte lors de contact avec un chat porteur du parasite ou en consommant des aliments contaminés (viande mal cuite, fruits et légumes crus). Elle n’est pas contagieuse entre les êtres humains et est le plus souvent bénigne et asymptomatique. 80 % des personnes atteintes, y compris les femmes enceintes, n’ont pas de symptômes.
La toxoplasmose peut toutefois causer des complications parfois graves chez les patients immunodéprimés, être accompagnée de fièvre et provoquer diverses lésions (oculaires, cardiaques, pulmonaires, voire neurologiques). Elle peut également toucher les fœtus des femmes enceintes qui contractent la toxoplasmose pour la première fois au cours de leur grossesse et impacter fortement le système nerveux central, provoquant des retards psychomoteurs graves, des calcifications intracrâniennes, des convulsions, une hydrocéphalie ou au contraire une microcéphalie, des dilatations ventriculaires, une modification des réflexes, de l’hypotonie ou de l’hypertonie et des lésions oculaires.
Après contamination, les personnes restent immunisées toute leur vie.
Avant de contaminer l’être humain, le toxoplasma gondii atteint :
La prévalence de la toxoplasmose est faible en Asie ou en Amérique, elle est de 20 à 50 % en Europe du Sud et les régions humides de l’Afrique et jusqu’à 70 % en Europe de l’Ouest.
Le pourcentage de femmes enceintes immunisées contre la toxoplasmose baisse régulièrement en France : elle était de plus de 54 % en 1995, n’était plus que de 44 % en 2003 et de 37 % en 2010.
Tout le monde peut contracter la toxoplasmose mais certaines personnes sont plus à risque de la développer et des facteurs de risque favorisent son apparition.
Nous l’avons vu, la toxoplasmose est le plus souvent bénigne et asymptomatique mais les femmes enceintes peuvent transmettre la maladie au fœtus en entraînant de graves problèmes de santé.
De même, les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont plus à risque de sérieux problèmes de santé :
Les facteurs de risque de contracter la toxoplasmose sont les suivants :
Toxoplasma gondii et réponse immunitaire
Diverses cellules participent à la réponse immunitaire contre Toxoplasma Gondii, notamment les lymphocytes T et les cellules Natural Killer. Ces cellules produisent toute une série de cytokines pro-inflammatoires telles que l’interféron gamma (IFN-gamma) ou le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-alpha) qui favorisent la destruction des cellules infectées. En plus de cela, les lymphocytes B s’activent : ces cellules fabriquent des anticorps spécifiques, notamment de type IgG, qui sont essentiels pour combattre l’infection. Cependant, une activation excessive de l’immunité peut entraîner des lésions dans l’organisme, c’est pourquoi il est important de maintenir un équilibre.
La période d’incubation de la toxoplasmose est mal connue. Il semble qu’elle dure entre 5 et 10 jours après la contamination par le parasite. Dans plus de 80 % des cas, la maladie passe inaperçue.
Lorsque les symptômes apparaissent, il s’agit de :
Le parasite reste présent dans le corps (dans le tissu nerveux et les muscles) pendant des années, sans entraîner de symptômes car le système immunitaire le maintient inactif.
La maladie survient après une première infection, mais la réactivation d’une toxoplasmose ancienne est observée chez les patients souffrant d’un déficit important de l’immunité, le parasite pouvant redevenir virulent après plusieurs années.
Il est donc recommandé pour les personnes immunodéprimées d’effectuer un dépistage systématique de la toxoplasmose. Si le résultat est positif, le patient est alors immunisé mais doit faire l’objet d’une surveillance systématique et/ou suivre un traitement préventif, même en l’absence de symptôme car le parasite, présent dans l’organisme, peut se réactiver. Si le résultat est négatif, le patient devra adopter les mêmes mesures de prévention que la femme enceinte et une surveillance sérologique est instaurée tous les 6 mois.
La principale complication observée de la toxoplasmose est une atteinte cérébrale sous forme d’un abcès, avec des symptômes spécifiques :
Une autre complication fréquemment observée est la choriorétinite (inflammation touchant deux parties de l’œil, la choroïde et la rétine) qui peut se manifester par plusieurs symptômes :
Le parasite atteint quelquefois d’autres organes (poumons, etc.).
L’infection du fœtus – toxoplasmose congénitale – par Toxoplasma gondii transmis par la mère suppose que cette dernière a été en contact avec le parasite pendant la grossesse et qu’elle n’était pas immunisée contre la maladie. La plupart du temps, la toxoplasmose est asymptomatique chez la femme enceinte et le diagnostic est posé lors du dépistage sérologique.
Plus la contamination par Toxoplasma gondii survient tôt lors de la grossesse, plus la toxoplasmose congénitale est grave. La principale complication chez le fœtus est la choriorétinite qui se déclare après la naissance ou même à l’adolescence ou à l’âge adulte, et qui peut être responsable de déficit visuel.
La maladie peut entraîner d’autres complications graves en cas de contamination précoce lors de la grossesse : mort in utéro, accouchement prématuré, séquelles neurologiques (anomalies de développement du cerveau, retard psychomoteur…)
Elle peut être latente (90 % des cas) : dans ce cas, le nouveau-né n’a pas de symptôme mais ses tests biologiques montrent qu’il a été en contact avec le parasite. Le traitement précoce limite une possible évolution secondaire vers une forme oculaire ou neurologique retardée. L’atteinte oculaire secondaire est cependant possible tout au cours de la vie, dans environ 25 % des cas. Le suivi clinique une fois par an est poursuivi jusqu’à l’âge adulte, avec contrôle du fond d’œil.
En France, depuis 2007, un dépistage de la toxoplasmose obligatoire est mis en place.
Si la femme enceinte a déjà été infectée par le parasite de la toxoplasmose avant la grossesse et qu’elle est immunisée, il n’y a pas de mesure particulière à prendre durant la grossesse. En revanche, si elle n’est pas immunisée, un dépistage systématique par sérologie est réalisé chaque mois jusqu’à l’accouchement et une dernière sérologie est faite dans le mois suivant l’accouchement. Simultanément, des recommandations hygiéno-diététiques sont données afin de réduire le risque de contamination.
Le risque de transmission du parasite augmente durant la grossesse :
À l’inverse, plus la transmission du parasite à l’enfant arrive tard durant la grossesse, moins la toxoplasmose congénitale entraîne des lésions graves.
Il n’existe pas de vaccin contre la toxoplasmose. Il convient donc de mettre en place quelques mesures pour prévenir l’apparition de la maladie chez les personnes à risque, et particulièrement les personnes immunodéprimées et la femme enceinte du début de la grossesse jusqu’à l’accouchement :
Généralement, la toxoplasmose ne nécessite aucun soin particulier et ne laisse pas de séquelles. Toutefois, un traitement peut être indispensable chez les patients à risque. Les enfants contaminés durant la grossesse bénéficient aussi d’un suivi.
Après l’examen de son patient, le médecin peut demander une sérologie pour confirmer le diagnostic de toxoplasmose. Cet examen sanguin détermine si l’organisme a développé des anticorps présents dans le sang et si le patient est séronégatif (s’il n’a jamais été en contact avec Toxoplasma gondii), s’il a été contaminé récemment (primo-infection ou toxoplasmose récente) ou s’il s’agit d’une toxoplasmose ancienne.
Chez la femme enceinte, afin d’affiner le diagnostic, et si la contamination est difficile à dater, d’autres examens sont réalisés :
Chez les personnes immunodéprimées, le parasite de la toxoplasmose peut toucher d’autres organes (cerveau, cœur, poumon…). Ainsi, en dehors des examens sanguins avec recherche des anticorps, des examens spécialisés, comme la recherche de l’ADN du toxoplasme, sont réalisés dans un laboratoire spécifique et expert :
Pour diagnostiquer ou faire le suivi de la toxoplasmose, des analyses sanguines répétées sont parfois nécessaires. La recherche d’anticorps peut reposer sur différentes techniques. Pour une meilleure interprétation des résultats, il est important que les examens soient réalisés dans le même laboratoire et que la technique employée soit toujours la même.
Dans la plupart des cas, aucun traitement n’est nécessaire contre la toxoplasmose qui guérit spontanément chez les personnes ayant des défenses immunitaires normales.
Par contre, en cas de séroconversion avec apparition d’anticorps anti-Toxoplasma au cours de la grossesse, la femme enceinte est adressée rapidement vers un service hospitalier pour confirmation du diagnostic et prise en charge de la toxoplasmose. Un traitement par spiramycine est prescrit jusqu’au bilan en centre spécialisé.
Après le bilan et si l’enfant présente une toxoplasmose congénitale confirmée par une analyse du liquide amniotique, deux antibiotiques (pyriméthamine et sulfadiazine) sont prescrits en association jusqu’à l’accouchement. Ces médicaments peuvent provoquer une carence en acide folique, parfois à l’origine d’une anémie. Pour l’éviter, la prise de comprimés d’acide folique est indiquée durant le traitement. En présence de malformations fœtales graves à l’échographie, une interruption médicale de grossesse peut être demandée par les parents. Si le diagnostic de toxoplasmose anténatale est négatif, le traitement par spiramycine est poursuivi jusqu’à l’accouchement.
Le nouveau-né présentant une toxoplasmose congénitale reçoit un traitement antibiotique par pyriméthamine-sulfamides pendant au moins un an. Une surveillance régulière est nécessaire.
Les personnes immunodéprimées qui ont eu une infection ancienne par la toxoplasmose doivent parfois suivre un traitement préventif par antibiotiques (cotrimoxazole). Chez ceux pour qui certains organes sont atteints par le Toxoplasma gondii, ou qui ont une atteinte oculaire, le traitement de première intention consiste en l’association de pyriméthamine et sulfadiazine, couplée à la prise d’acide folique. Une alternative existe et consiste en l’association de pyriméthamine et clindamycine.
Le système immunitaire est préparé pour lutter contre les infections qu’elles soient d’origine virale, bactérienne ou parasitaire. Lorsque la réponse immunitaire est déficiente et ne fonctionne pas à 100 %, les microorganismes se multiplient plus facilement dans le corps, et favorisent ainsi le développement de maladies et/ou deviennent des infections chroniques. La micro-immunothérapie vise à aider le système immunitaire à détecter les agents infectieux et à contrôler leur multiplication dans l’organisme.
Pour combattre la toxoplasmose, on prescrit en général divers médicaments qui visent à bloquer la réplication du Toxoplasma gondii. La micro-immunothérapie peut être utilisée comme traitement complémentaire des thérapies conventionnelles. Son objectif est de soutenir le système immunitaire dans sa lutte contre le parasite via l’utilisation de cytokines et d’acides nucléiques spécifiques. La préparation de ces substances en low doses séquentielles garantit leur bonne tolérance par l’organisme et la compatibilité avec d’autres traitements.
Cliquez sur les vignettes et naviguez entre les contenus spécifiques par domaines thérapeutiques et/ou par pathologies.