La dermatite atopique ou eczéma atopique est une maladie cutanée inflammatoire chronique non contagieuse (provoquant des démangeaisons), évoluant par poussées. Elle touche principalement les nourrissons et les enfants mais peut persister à l’adolescence et à l’âge adulte. Cette pathologie touche principalement l’enfant. Elle commence très tôt dans la vie (dès l’âge de 3 mois le plus souvent) et est alors appelé eczéma du nourrisson. Elle évolue par poussées chez le bébé et l’enfant, disparaît en général avant l’adolescence, mais peut persister à l’âge adulte.
Il existe un autre eczéma : l’eczéma de contact qui se produit lorsque la peau réagit localement à un allergène. L’eczéma atopique et l’eczéma de contact sont parfois associés chez une même personne.
La dermatite atopique résulte d’anomalies à la fois immunologiques et cutanées, transmises génétiquement. 50 à 70 % des enfants atteints ont un parent du premier degré qui en a été lui-même atteint. La personne atteinte de dermatite atopique sécrète des quantités élevées d’anticorps IgE en réponse à des antigènes de l’environnement appelés allergènes (acariens, poils d’animaux, pollens…).
La peau atopique est sèche et dépourvue du film hydrolipidique naturel protecteur. Cela permet à des molécules allergisantes de pénétrer dans l’épiderme et d’entrer en contact avec les cellules de défense immunitaire cutanées. Cela déclenche une réponse inflammatoire inadaptée, à l’origine des symptômes de l’eczéma. La dermatite atopique est la seconde maladie de peau la plus fréquente en France, juste après l’acné et devant le psoriasis. Elle débute généralement dans la petite enfance et persiste à l’âge adulte dans 10 à 15 % des cas.
On estime que 3,6 % de la population française et 4,4 % de la population européenne est touchée par la dermatite atopique. Sa fréquence a augmenté au cours des dernières décennies, surtout dans les pays occidentaux à niveau de vie élevé.
Les femmes sont plus fréquemment touchées que les hommes (femmes : 65 % / hommes : 35 %) mais la maladie tend à diminuer avec l’âge.
La dermatite atopique constitue généralement la première manifestation de l’atopie (prédisposition à développer des allergies). Elle peut être suivie par l’apparition de manifestations atopiques :
Des facteurs génétiques et environnementaux sont en cause dans la dermatite atopique :
Une prédisposition génétique semble être à l’origine de l’altération de la barrière cutanée, causant sécheresse et sensibilité accrue aux agressions. Cette altération va permettre aux allergènes de pénétrer dans l’épiderme et de stimuler le système immunitaire qui va réagir de façon excessive à ce qu’il considère comme une agression, déclenchant l’eczéma : rougeurs, démangeaisons, inflammations et suintements.
Des tests allergologiques sont parfois utiles pour identifier le ou les facteurs favorisant les poussées inflammatoires.
La dermatite atopique se traduit par :
Des périodes de poussées sont entrecoupées de périodes de rémission, sans eczéma, de durée variable.
Chez le nourrisson de moins d’un an, l’atteinte de la dermatite atopique est symétrique et prédomine sur certaines parties du visage (front, menton, joues) et des membres (jambes, bras). Elle atteint aussi les plis derrière et sous les pavillons d’oreilles et le pli antérieur du cou, qui sont souvent suintants et fissurés. En général, le nez et les fesses sont épargnés. Au cours de la 2ème année de vie, la dermatite atopique siège le plus souvent sur la tête, le cou et les plis de flexion. Des lésions prenant l’aspect de rougeurs de petite taille peuvent apparaître sur le tronc et les membres.
En général, les paumes des mains, les plantes des pieds, le nez sont épargnés par l’eczéma atopique. Après l’âge de deux ans, les lésions prennent un aspect épais et blanchâtre (aspect du lichen) et provoquent de fortes démangeaisons.
Le visage est moins souvent atteint. La région située sous les paupières inférieures est souvent pigmentée, épaissie et les plis sont plus marqués. Une atteinte autour de la bouche est possible.
Les lésions sont, en général, localisées au niveau des plis (cou, pli situé sous les oreilles, coudes, genoux, fesses, cou), des mains, des poignets et des chevilles. Plus rarement, les lésions atteignent les membres. La peau est très sèche, en particulier au niveau des mains où elle peut être crevassée.
La dermatite atopique évolue en alternant poussées et phases d’accalmie et peut durer de plusieurs mois à plusieurs années bien que la majorité des eczémas atopiques s’améliorent et disparaissent au cours de l’enfance. La dermatite atopique peut réapparaître à l’adolescence, avec une prédominance des lésions au niveau des plis (coudes et arrières des genoux), la peau s’épaissit et devient très sèche. La dermatite atopique peut parfois persister à l’âge adulte en gardant le même aspect.
Dans quelques cas, des complications peuvent se manifester :
D’autres manifestations allergiques associées à l’eczéma atopique peuvent survenir à différents âges de la vie, en particulier :
Un eczéma de contact peut s’associer à la dermatite atopique car cette dernière fragilise la barrière cutanée et favorise la sensibilisation aux allergènes de l’environnement.
Afin d’améliorer la qualité de vie du bébé ou de l’enfant, voici quelques conseils de prévention en cas de dermatite atopique :
Toutes les crèmes émollientes peuvent ne pas convenir à un enfant qui peut être sensible à certains de leurs composants. Il faut rester vigilant et cesser d’utiliser une crème en cas d’augmentation de l’inflammation ou de brûlures, rougeurs ou démangeaisons lors de l’application. Le médecin ou le pharmacien aidera à en trouver une autre. Lorsqu’elles sont grattées, les plaques d’eczéma suintent et s’irritent davantage, avec le risque de surinfection (impétigo) que cela comporte.
Si l’enfant a des plaques d’eczéma, pour éviter les lésions de grattage et leur surinfection, il convient de couper régulièrement les ongles et de lui apprendre à ne pas toucher aux lésions d’eczéma. Si les démangeaisons sont trop importantes, le médecin peut prescrire temporairement un médicament pour les calmer.
L’examen par un médecin (pédiatre, dermatologue, médecin traitant) permet de poser le diagnostic d’eczéma atopique. Les examens complémentaires sont, en général, inutiles. Le traitement symptomatique de cette maladie s’inscrit dans la durée.
Des tests allergologiques sont cependant utiles dans les cas plus complexes de dermatite atopique :
La dermatite atopique est une maladie chronique dont le traitement vise à traiter les symptômes lors de la phase aiguë et à prévenir la survenue de nouvelles poussées. L’objectif du traitement en phase d’attaque est d’obtenir la disparition des plaques d’eczéma le plus rapidement possible.
Un dermocorticoïde local à appliquer sur les lésions est prescrit, sous forme de crème (pour les lésions suintantes, les plis) ou de pommade (pour les peaux sèches et épaissies). La puissance du dermocorticoïde prescrit est déterminée par le médecin. Ce traitement est efficace pour calmer l’inflammation et les démangeaisons, mais ne permet pas de prévenir les récidives.
Le traitement doit être suivi rigoureusement selon la quantité et la posologie prescrite et poursuivi jusqu’à la disparition complète des lésions d’eczéma atopique (1 à 3 semaines) et selon les conseils du médecin. Lorsque les lésions ont disparu, il n’est plus utile d’appliquer le dermocorticoïde local. Les effets secondaires indésirables sont rares et n’apparaissent qu’à la suite d’un traitement trop intense et prolongé. En revanche, les échecs du traitement sont fréquemment liés à la sous-utilisation du dermocorticoïde local.
En cas de démangeaisons importantes (prurit) et gênantes (responsables de troubles du sommeil…), la prescription d’un anti-histaminique sur une courte durée est possible. En cas de surinfection bactérienne, des antibiotiques locaux ou oraux ou des antiseptiques peuvent être prescrits par le médecin.
Chez l’enfant de plus de deux ans et les adultes qui présentent une dermatite atopique modérée à sévère et n’ayant pas répondu de façon adéquate aux dermocorticoïdes, il est possible d’appliquer un immunomodulateur à usage local (pommade contenant du tacrolimus) agissant sur le système immunitaire. Cette prescription est réservée aux dermatologues et aux pédiatres. L’exposition au soleil est déconseillée au cours du traitement.
En raison de l’effet immunosuppresseur et d’une probable augmentation à long terme du risque de cancer de la peau ou de lymphome, la décision de prescrire du tacrolimus topique (pommade) avant l’âge de 16 ans doit être réfléchie.
En phase d’entretien de la dermatite atopique, il est essentiel de prendre soin de la peau et de suivre les règles d’hygiène, et de bien hydrater la peau par l’usage quotidien des émollients qui restaure la fonction barrière de l’épiderme. Les émollients doivent être appliqués sur tout le corps quotidiennement après une douche rapide et un séchage par tamponnement avec une serviette.
L’apparition de démangeaisons ou plaques rouges annonçant une poussée d’eczéma devra être traitée précocement par des corticoïdes. La dermatite atopique peut nuire à la qualité de vie des patients et un soutien psychologique peut être nécessaire.
Le calendrier vaccinal des enfants présentant une dermatite atopique est le même que celui d’un enfant qui n’en présente pas. Cependant, en cas de forte poussée d’eczéma, le médecin peut retarder temporairement la vaccination. Seuls les vaccins contre la grippe et la fièvre jaune, réalisés à partir de culture sur œufs, nécessitent des précautions, du fait d’un risque d’allergie à l’œuf associée.
Les traitements d’exception de la dermatite atopique sont réservés aux cas graves résistant aux traitements locaux bien suivis :
Des traitements naturels peuvent également faire partie de l’arsenal thérapeutique. Des nutriments anti-eczéma, pouvant lutter contre les réactions anti-inflammatoires, peuvent soulager le patient. L’huile de lin, de bourrache, d’onagre et de chanvre, des noix et des poissons gras peuvent être consommés pour assurer un apport en acides gras oméga 3, notamment en acide gamma-linoléique.
Les patients souffrant de maladies atopiques telles que la dermatite atopique sont souvent touchés par des réactions immunitaires excessives. Elles peuvent être rééquilibrées à l’aide de la micro-immunothérapie, véritable alliée de poids du système immunitaire.
La micro-immunothérapie s’inscrit parfaitement dans la stratégie thérapeutique mise en place par le médecin en tant que mesure complémentaire avec comme objectif de garder le système immunitaire en bonne santé, pour réduire et maîtriser la réponse inflammatoire.
Elle constitue une aide précieuse dans la gestion des réactions inflammatoires de la peau. À l’aide de messagers endogènes, elle communique avec le système immunitaire et fournit pour ainsi dire une aide de départ dans le sens d’une réaction immunitaire anti-inflammatoire.
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