Le syndrome de fatigue chronique, ou encéphalomyélite myalgique (EM/SFC), se manifeste par une fatigue sévère, invalidante, de longue durée, sans cause physique ou psychologique prouvée, et sans anomalie objective détectée lors de l’examen clinique ou des analyses de laboratoire.
La cause du syndrome de fatigue chronique reste inconnue. Y a-t-il une ou plusieurs causes ? Sont-elles physiques ou mentales ? La controverse existe mais dans tous les cas, les symptômes sont réels chez les personnes qui en souffrent.
Certains chercheurs estiment que plusieurs causes finiront par être mises en évidence, y compris la prédisposition génétique et l’exposition aux microbes, aux toxines et autres facteurs physiques et émotionnels.
Certaines infections virales (EBV, CMV) ou bactériennes, telles que la maladie de Lyme, pourraient être des causes du syndrome de fatigue chronique mais cela n’a pas été démontré.
Quant à l’infection par le SARS-Cov-2, chez certaines personnes qui présentent un Covid long avec des symptômes persistants, il semblerait que le virus déclenche un syndrome de fatigue chronique typique. Cela est à prendre avec précaution car actuellement, les données et informations disponibles sur les effets à long terme de la Covid-19 sont limitées et doivent faire l’objet d’études supplémentaires.
Bien qu’environ 25 % de la population dise éprouver une fatigue chronique, seulement 0.5 % de la population présente un syndrome de fatigue chronique. Les femmes, dans la tranche d’âge de 20 à 50 ans sont plus souvent atteintes que les hommes, bien que ce syndrome atteigne aussi des personnes de tous âges, y compris les enfants.
L’incertitude qui entoure le déclenchement de la maladie empêche de présenter des facteurs de risque précis.
Cependant, parmi les facteurs responsables de l’apparition ou de la persistance de ce syndrome, les chercheurs se penchent sur divers pathogènes comme les virus de l’herpès, le virus d’Epstein-Barr (EBV), le cytomégalovirus, les Borrelia, les entérovirus, le SARS-Cov-2 etc. L’infection initiale et l’activation immunitaire déclenchées par le pathogène conduiraient à un état d’activation immunitaire périphérique chronique qui continuerait à évoluer même lorsque l’infection initiale a été éliminée.
Par ailleurs, des anomalies hormonales ou troubles mentaux ne sont pas la cause du syndrome de fatigue chronique, tout comme les allergies même si de nombreuses personnes atteintes du syndrome de fatigue chronique signalent des antécédents d’allergies.
Il semblerait qu’il existe une composante génétique ou un déclencheur dans l’environnement. Une autre explication serait que les membres de la même famille puissent répondre de la même manière aux stress physiques et psychosociaux et/ou aient été exposés aux mêmes substances.
Le symptôme principal du syndrome de fatigue chronique est une asthénie, qui dure depuis au moins 6 mois, invalidante au point de perturber les activités quotidiennes. Une fatigue importante est présente dès le réveil et dure toute la journée, souvent augmentée en période de stress psychologique ou par l’effort physique, bien qu’aucun signe physique de faiblesse musculaire ou d’anomalie articulaire ou nerveuse ne soit observé.
Une fatigue extrême peut débuter durant la convalescence d’une maladie et ressemble à une infection virale accompagnée de fièvre, d’écoulement nasal et de ganglions lymphatiques sensibles ou douloureux. Cependant, l’asthénie peut, chez de nombreuses personnes, débuter sans que de tels signes avant-coureurs de maladie soient observés.
On relève d’autres symptômes qui se recoupent avec ceux de la fibromyalgie, tels que :
Le syndrome de fatigue chronique évolue de manière variable. Ses manifestations les plus aiguës durent en général 2 ans et peuvent revenir de manière cyclique. Les symptômes ont tendance à diminuer avec le temps.
Tout le monde ne guérit pas complètement, mais progressivement, la majorité des personnes atteintes retrouvent une bonne partie de leurs capacités. On estime que la fatigue disparaît généralement au bout de 5 ans en moyenne, sachant qu’une fatigue devenant plus intermittente est sans doute sur le point de disparaître.
Les causes de la fatigue chronique n’étant pas connues, il n’est pas possible de la prévenir. De nombreuses personnes ignorent qu’elles souffrent de ce syndrome et ne se soignent pas. Cependant, en restant attentif à son état général, il sera plus facile d’établir le diagnostic et de mettre en place la prise en charge thérapeutique rapidement.
Voici quelques mesures pour prévenir ou atténuer les périodes de fatigue :
Il n’existe pas de traitement spécifique au syndrome de fatigue chronique mais, en pratique, les traitements visent à soulager les symptômes. De nombreuses approches sont possibles qui visent à diminuer l’épuisement des malades.
Dans un premier temps il est important de :
La personne atteinte de fatigue chronique doit apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs et s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Le malade doit développer sa capacité d’adaptation pour déterminer ses limites d’activité, se réserver des temps de repos et s’adonner à une activité qui lui plaît. Il est important également de pouvoir repousser ses limites, sans jamais les excéder.
Avoir une bonne hygiène de vie est essentiel :
Quant aux traitements médicamenteux, aucun n’a fait preuve d’une grande efficacité pour soulager ce syndrome dans son ensemble.
Le médecin peut prescrire des médicaments pour réguler le sommeil ou parfois des antidépresseurs tricycliques à faible dose. Ces médicaments peuvent aussi avoir une action sur les douleurs.
Des analgésiques tels que le paracétamol ou l’ibuprofène et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être utiles pour soulager les douleurs.
Certains médicaments tels que ceux qui contiennent le méthylphénidate ou la vitamine B12 ont un effet à court terme sur la fatigue et donnent parfois des résultats pour les personnes qui ont des problèmes cognitifs.
Les patients atteints de fatigue chronique montrent souvent des signes de dépression et d’anxiété et les médecins peuvent leur prescrire des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (ISRS), des antidépresseurs tricyliques à faible dose qui réduisent aussi les douleurs musculaires, et des anxiolytiques.
En complément des traitements médicamenteux, des approches complémentaires peuvent être efficaces pour améliorer le confort des personnes souffrant du syndrome de fatigue chronique.
C’est le cas du millepertuis ou de la luminothérapie qui peuvent avoir un effet positif sur les états dépressifs, et favorisent un sommeil de qualité.
L’aromathérapie, la massothérapie, le yoga et la méditation semblent avoir également un effet bénéfique sur la réduction à court terme de l’anxiété, permettent d’évacuer le stress et contribuent à relâcher les tensions et à soulager la douleur.
Certaines racines comme l’éleuthérocoque et le ginseng utilisées pour fortifier l’organisme en cas de fatigue font partie des substances (comme certains champignons utilisés en médecine traditionnelle chinoise) qui accroissent la résistance de l’organisme aux divers stress qui l’atteignent, bien qu’aucune étude clinique n’ait évalué leur efficacité chez les personnes atteintes du syndrome de fatigue chronique.
Les moyens thérapeutiques les plus utilisés en médecine traditionnelle chinoise pour soigner le syndrome de fatigue chronique sont l’acupuncture, le massage Tui Na et les herbes. Différentes préparations d’herbes chinoises sont utilisées par les praticiens pour contrer la fatigue.
Pour améliorer les troubles du sommeil, l’utilisation de mélatonine et d’huile essentielle de lavande pourrait être un traitement efficace contre l’insomnie légère. De même l’ostéopathie crânienne réduirait le temps d’endormissement et pourrait modifier l’activité du système nerveux sympathique.
L’usage de la valériane pour traiter l’agitation nerveuse, l’anxiété et les troubles du sommeil qui en découlent, est reconnu par l’OMS.
Le syndrome de fatigue chronique est une maladie d’étiologie multifactorielle et qui est associée à de nombreuses altérations de type immunitaire, neuropsychologique, hormonal, etc. Le médecin qui se veut différent doit donc établir une stratégie diagnostique et thérapeutique qui permette de considérer le patient dans son ensemble, c’est-à-dire comme un être vivant avec des systèmes interconnectés et dépendants les uns des autres (effet papillon).
La micro-immunothérapie semble être l’option thérapeutique la plus adaptée car elle vise à rétablir la récupération et la restauration de différents mécanismes immunitaires. En effet, hormis le contrôle immunitaire dans le traitement des patients atteints du SFC, il convient d’agir sur le contrôle de l’activité digestive/absorption, les contrôles métabolique, endocrinien, de l’inflammation et de l’oxydation ainsi que sur le contrôle énergétique.
Cette méthode thérapeutique est basée sur l’administration de cytokines et d’autres substances immunorégulatrices en low doses respectant ainsi les mécanismes naturels de l’organisme.
Grâce à cette approche multidisciplinaire, il est possible de rétablir l’homéostasie entre les différents systèmes de l’organisme et d’améliorer la qualité de vie des patients atteints du syndrome de fatigue chronique de manière notable. Elle permet aux patients de retrouver un état d’esprit positif, le tout en un temps raisonnable et sans effets secondaires observables.
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